Articles textiles Zéro Déchet, parures de naissance et accessoires.

La fast fashion, ce fléau mondial

Définition

La fast fashion (anglicisme signifiant mode éphémère / mode express) a vu le jour dans les années 1990 mais son essor a réellement eu lieu au début des années 2000.

Ce terme désigne un mouvement de l’industrie vestimentaire qui se caractérise par un renouvellement très rapide des collections. Cette mode éphémère est associée à des vêtements peu onéreux (en raison de la production massive et délocalisée) mais également très peu qualitatifs (qu’il s’agisse des tissus utilisés, de la coupe des vêtements, jusqu’aux finitions qui y sont apportées). Ainsi le vêtement issu de la fast fashion devient inévitablement un produit de consommation jetable. Porté quelques fois à peine, il devient rapidement inutilisable (et de toutes façons déjà démodé puisque de nouvelles collections ont vu le jour). Le consommateur va donc devoir renouveler sa garde-robe et le capitalisme s’en frotte les mains.

On oppose à ce mouvement celui de la slow fashion. Ce mouvement encourage une production vestimentaire raisonnée, respectueuse de l’environnement, des êtres humains et des animaux liés à la chaîne de production. Si la slow fashion vous intéresse je pourrai y consacrer un article de blog. N’hésitez pas à me l’indiquer en commentaire.

Quelques chiffres qui donnent le vertige

0,18 : 18 cents, c’est ce que gagne une ouvrière textile en Asie pour un T-shirt vendu 29€ en Europe.

1 : Une benne à vêtements est jetée chaque seconde dans le monde.

2 : L’industrie textile est la deuxième industrie la plus polluante au monde.

20 : L’industrie textile est responsable de 20% de la pollution des eaux mondiales.

36 : Certaines marques de fast fashion proposent jusqu’à 36 collections par an (soit une collection tous les 10 jours…).

1127 : C’est le nombre de personnes qui ont perdu la vie lors de l’effondrement du Rana Plaza à Dacca (capitale du Bangladesh) le 24 avril 2013. Ce bâtiment abritait plusieurs ateliers de confection textile travaillant pour différentes marques de fast fashion, parmi lesquelles Mango et Primark. L’immeuble de 8 étages ne répondait pas aux normes de sécurité. La veille de son effondrement, des inspecteurs avaient découvert des fissures dans le bâtiment et demandé sa fermeture et son évacuation. Les commerces et la banque qui occupaient le Rana Plaza avaient alors immédiatement fermé et évacué les lieux. Les ouvriers textiles des ateliers de confection, eux, avaient reçu l’ordre de venir travailler le 24 avril 2013. Leurs supérieurs leur auraient confirmé que le bâtiment était sécurisé…

2720 : C’est le nombre de litres d’eau nécessaires pour produire UN T-shirt en coton.

7500 : C’est le nombre de litres d’eau nécessaires pour produire UN jean.

500 000 tonnes : C’est la quantité annuelle de microplastiques qui est relâchée dans l’océan pour l’entretien des vêtements synthétiques (la lessive, quoi).

130 milliards : C’est le nombre de vêtements produits chaque année à l’échelle mondiale.

1,2 milliards de tonnes : C’est la quantité des gaz à effet de serre produits par l’industrie textile. Cette industrie génère donc à elle seule 2% des émissions mondiales des gaz à effet de serre.

Comment changer les choses ?

La fast fashion ne va pas disparaître du jour au lendemain.

La société de consommation dans laquelle nous vivons actuellement n’est pas prête à cela. Ce n’est pour autant pas une raison pour ne rien faire, et le mouvement slow fashion gagne du terrain progressivement.

Nous avons tous le pouvoir de faire changer les choses puisque nous sommes les consommateurs. D’ailleurs j’aime parler de consomm’acteurs dans des situations comme celles-ci. La fast fashion n’existe que parce qu’elle a des client.e.s, pensez-y.

Je vais vous donner ici quelques pistes pour vous permettre de réduire (à votre échelle) la pollution textile. Bien entendu chacun.e fera en fonction de ses envies, de ses moyens et de ses besoins.

  1. Privilégier les vêtements d’occasion.

Le marché de la seconde main est en plein essor. Estimé à 177 milliards de dollars en 2022, on estime qu’il devrait atteindre 350 milliards de dollars en 2027.

Longtemps réservé aux familles les plus modestes, l’achat de vêtements de seconde main est désormais banalisé et je suis sûre que la plupart d’entre vous avez déjà effectué un achat de ce genre.

Chez nous c’est devenu la norme. A l’exception des sous-vêtements, nous achetons et portons des vêtements de seconde main, que ce soit sur les plateformes spécialisées comme Vinted ou dans des friperies. Nous donnons/troquons également des vêtements lorsque nous en avons l’opportunité.

Je fais toutefois attention à la qualité des vêtements que j’achète.

L’idée est que ces vêtements puissent durer dans le temps, je garde donc mes distances avec les marques de fast fashion.

Friperie
  1. Faire le choix de la qualité plutôt que de la quantité.

Je vous en parlais en première partie de cet article, les vêtements de fast fashion sont des vêtements jetables en raison de leur qualité. Les tissus sont pour la plupart du temps synthétiques et/ou imprégnés de pesticides et d’insecticides. Ils sont mauvais pour l’environnement, dangereux pour les personnes qui manipulent des produits chimiques (souvent sans protection adaptée) sur la chaîne de production (coucou les jeans délavés !), et pour finir nocifs pour votre propre santé.

J’ai déjà vu des gens se retrouver avec la couleur du vêtement sur la peau après avoir transpiré. Non, ce n’est pas normal d’avoir les aisselles bleues...
De son côté, la presse rapporte régulièrement des cas de brûlures sévères de consommateurs après avoir porté des chaussures neuves.

Des alternatives existent! Plusieurs entreprises ont relocalisé leur production en France et ont fait le choix d’utiliser des matières premières de qualité, plus respectueuses de l’environnement et plus durables.

 

Dressing minimaliste

Je pense notamment à DAO, dont j’ai eu la chance de rencontrer Davy, le fondateur, lorsque je vivais à côté de Nancy. Nous étions tous les deux invités à intervenir lors d’une soirée organisée par l’association Zéro Déchet Nancy. Davy fabrique notamment des jeans en lin 100% français. Le lin lui-même (plante dont la culture nécessite beaucoup moins d’eau que celle du coton) est cultivé en France.

La plupart des vêtements fabriqués en France sont des vêtements de qualité que vous pourrez conserver des années, ils sont conçus pour cela. Certes, leur coût lors de l’achat est plus important que pour un vêtement issu de la fast fashion, mais il faut penser sur le long terme. Vous pouvez faire le choix d’acheter un jean 190€ que vous garderez 10 ans, ou bien choisir d’acheter un jean 25€ que vous garderez 6 mois. Attention, l’objectif de cet article de blog n’est pas de faire culpabiliser qui que ce soit, je me contente simplement de vous donner quelques pistes de réflexion.

De mon côté, j’essaye d’apporter ma petite pierre à l’édifice en tant que couturière. Je fais en sorte de choisir des tissus qui soient de bonne qualité et de vous proposer des vêtements évolutifs qui pourront être utilisés plusieurs mois (pour les sarouels bébés) à plusieurs années (pour les jupes cercles) sans soucis. Je confectionne des vêtements durables et en petites séries. Chacun d’entre eux est un modèle unique que vous ne trouverez pas ailleurs, et j’apporte toujours un grand soin aux finitions. C’est une goutte d’eau dans l’océan, mais tel le petit colibri, je fais ma part.

 

 

  1. Réparer

Acte incontournable lorsque l’on parle de réduire sa consommation textile : réparer (ou faire réparer) les vêtements abimés pour pouvoir continuer à les utiliser plutôt que d’en racheter de nouveaux !

Forcément lorsque l’on est couturière et que l’on a les compétences et le matériel nécessaire à portée de main, c’est beaucoup plus facile à mettre en place, j’en conviens.

A la maison je ne compte plus le nombre de vêtements que j’ai réparés ou modifiés lorsque la réparation était devenue impossible (par exemple les pantalons qui deviennent des shorts, un classique) !

A l’atelier c’est pareil, j’en ai remplacé, des fermetures éclair sur vos vêtements préférés. J’ai modifié des vêtements suite à des changements morphologiques importants, j’ai ajusté des coupes, etc. Je parle donc en connaissance de cause lorsque j’aborde la question de la qualité des vêtements de fast fashion.

Remplacement fermeture éclair

En tant que couturière (et pour en avoir parlé avec des collègues je ne suis pas la seule) j’ai des sueurs froides quand je vois un.e client.e m’apporter un vêtement de la fast fashion pour des retouches… Il faut savoir que ces vêtements là sont mal coupés, que les marges de couture sont réduites au minimum, qu’une fois sur 2 le tissu va s’effilocher lorsque je vais vouloir démonter une couture, etc. Il est beaucoup plus facile de réparer un vêtement de qualité, sachez-le. Dans tous les cas je ferai de mon mieux bien entendu, mais je ne suis pas magicienne. Le vêtement jetable est fait pour être jeté, pas réparé…

Dans un prochain article je vous parlerai des vêtements non réparables et du recyclage / surcyclage textile, mais pour cette fois je vais m’arrêter là.
J’espère que la lecture de cet article vous aura appris des choses et donné des pistes de réflexion. N’hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé !

A bientôt,
Claire

Afin de vous offrir une expérience utilisateur optimale sur le site, nous utilisons des cookies fonctionnels qui assurent le bon fonctionnement de nos services et en mesurent l’audience. Certains tiers utilisent également des cookies de suivi marketing sur le site pour vous montrer des publicités personnalisées sur d’autres sites Web et dans leurs applications. En cliquant sur le bouton “J’accepte” vous acceptez l’utilisation de ces cookies. Pour en savoir plus, vous pouvez lire notre page “Informations sur les cookies” ainsi que notre “Politique de confidentialité“. Vous pouvez ajuster vos préférences ici.